Charlotte, Emily et Anne Les sœurs Brontë m’ont toujours fascinée. Surtout Emily avec son unique roman 𝐋𝐞𝐬 𝐡𝐚𝐮𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐇𝐮𝐫𝐥𝐞𝐯𝐞𝐧𝐭 que je relis régulièrement. Incroyable livre lorsqu’on sait qu’elle n’est jamais sortie de son village.
Tant de talents, en vivant dans leur microcosme, très protégées, filles d’un pasteur de Haworth, un village du Yorkshire, elles ont révolutionné la littérature, en publiant, sous pseudonymes masculins d’abord, décédées très jeunes et devenues des monuments littéraires.

Où écrire commence comme un jeu…. Cette biographie est très érudite, l’auteure nous renvoie à des sources très fournies en fin d’ouvrage. C’est aussi une description de l’Angleterre de cette époque, de la place des femmes, de la vie dans les campagnes, de religion, autant qu’un roman initiatique. Il est aussi question de sororité, pugnacité, résilience, force de vivre et création.
J’ai découvert Charlotte, femme aigrie, méprisante envers sa petite sœur Anne, mais aussi une femme amoureuse de monsieur Héger son professeur de français à Bruxelles, non payée de retour. Cette expérience lui a inspiré ses histoires d’amour dans 𝐉𝐚𝐧𝐞 𝐄𝐲𝐫𝐞 ou 𝑳𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒇𝒆𝒔𝒔𝒆𝒖𝒓. J’ai apprécié sa ténacité à se faire éditer grâce à un subterfuge, et qu’elle découvre Londres et ses plaisirs.
La vie qu’elles ont menée ne fut pas des plus douces. Le pasteur Patrick Brontë est admirable dans sa façon d’élever ses filles dans la culture et non en les cantonnant aux tâches ménagères ; c’est innovant. J’ai eu de la compassion pour lui qui est mort à 80 ans après avoir perdu tous les siens.
J’ai aussi apprécié Anne, jeune fille pieuse et discrète.
Branwell est tel que je l’avais imaginé : ratant sa vie à cause de l’alcool, la drogue, sa paresse, sa fourberie. Surtout que son père le considérant comme un génie, dépensa une fortune à tenter de faire reconnaitre son soi-disant talent de peintre ! J’en avais eu l’aperçu dans 𝐐𝐮𝐢𝐭𝐭𝐞𝐫 𝐇𝐮𝐫𝐥𝐞𝐯𝐞𝐧𝐭 de Laurence Werner-David
J’ai terminé ce livre un peu triste : des vies fauchées trop vite. Je me suis demandé ce qu’aurait été leur vie si leur maman avait vécu…
Imaginons ce que le monde de la littérature aurait gagné sans leur décès prématuré !
L’écriture est assez universitaire. La couverture très girly est très belle mais ne pas reflète pas le sujet. J’ai aimé les extraits de leurs livres qui parsèment les chapitres.
Je vais me lancer dans 𝑨𝒈𝒏è𝒔 𝑮𝒓𝒆𝒚 𝒅’𝑨𝒏𝒏𝒆 𝑩𝒓𝒐𝒏𝒕ë que je n’ai jamais lue.
Les soeurs Brontë de Laura El Makki
320 p – 2017 – Editions Taillandier
J’ai été étonnée par cette couverture.
oui je l’ai noté.. cette couverture ne va pas même si elle est joliette