Je viens de finir 𝑳𝒆𝒔 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒖𝒙 𝒅𝒖 𝒎𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒅𝒆 𝑺𝒕é𝒑𝒉𝒂𝒏𝒊𝒆 𝑫𝒆𝒔 𝑯𝒐𝒓𝒕𝒔 et voilà que me tombe sous la main, ce petit livre d’Edith Wharton dont j’adore l’écriture. Il est paru en 1908 mais ne fut traduit qu’en 2017 ! Double bonheur, une préface de Julian Barnes, auteur britannique qui aime la France (une magnifique préface).

Les Wharton sont francophiles, extrêmement cultivés et des touristes avertis. Entre 1906 et 1907, c’est dans une Panhard et Levassor 15CV que Edith Wharton et son mari Teddy effectuent un « tour de France », parfois accompagnés de Henry James. Ils voyagent avec style et chic : les domestiques et les bagages suivent par chemin de fer et ils ont un chauffeur… of course !
Trois roadtrip successifs les mèneront du Nord, la Normandie, Amiens ; ils font étape à Nohant sur les terres de George Sand, Rouen, Paris, Poitiers, les Pyrénées, les pays de Loire, la Provence, le Massif central, Vézelay, Reims, Sens….
Elle a une passion pour les cathédrales gothiques, moins pour les églises romanes. Elle critique vertement les restaurations de Viollet-le-Duc, n’a pas aimé Toulouse, a détesté Lourdes « vaste mer de vulgarité » avec son mercantilisme religieux.
Bien sûr, elle décrit avec talent et poésie, une France qui n’existe plus.
J’ai particulièrement aimé l’expédition en Provence : Aix, Hyères, Avignon, Orange.
J’ai été interdite par la rapidité de leur périple avec les routes de cette époque et un véhicule sans pare-brise, chauffage… Ils avalent les kilomètres !
C’est aussi un documentaire de la société française de cette époque, bien avant la première guerre.
L’écriture ? Et bien, c’est du Wharton !
La France en automobile d’Edith Wharton
176 p – 2015 – Mercure de France