Cela fait quelques temps qu’il attendait dans ma malle-à-lire..
Embarquons pour New-York, la Jamaïque, Long Island, le faste, et la démesure, l’élégance, la beauté, la mode, les réceptions, les mariages arrangés, la légèreté, la noirceur, la beauté des années 50-60.
Le premier chapitre du livre « Prières exaucées » de Truman Capote paru dans le magazine Esquire en 1975 provoque un scandale parmi les cygnes de la cinquième avenue. Qui sont-ils ? Barbara Paley-Cushing épouse-trophée de William Paley, le fondateur de CBS, Marella Agnelli, Nancy Gross Keith (dite Slim), Gloria Guinness, Pamela Churchill, CZ Guest, Ann Woodard.

Truman a une certaine notoriété grâce à Petit déjeuner chez Tiffany paru en 1958 lorsqu’il va être accueilli au sein de ce petit groupe de femmes inaccessibles, incroyablement riches et devenir leur confident mais en même temps leur mascotte.
C’est une histoire d’amitié intéressée et de déloyauté.
Elles sont toutes attachantes. L’auteure a superbement décrit ces femmes de la haute société, élevée pour paraitre et être parfaites. Je les ai admirées, plaintes, méprisées, parfois enviées…. « Pauvres petites filles riches » chantait l’autre…
Les personnages sont tous très bien croqués, les descriptions psychologiques sont excellentes. Il est aussi question de la fin de règne.. lorsque la beauté s’en va, que les temps changent, que d’autres égéries prennent le devant de la scène.. Le chant du cygne.
La relation entre Truman et Babe est extraordinaire. Babe est infiniment attendrissante dans sa docilité, sa perfection, sa grande bienveillance, sa fragilité qu’elle cache, sa solitude dont elle souffre atrocement. Son père le professeur Harvey Cushing le « père de la neurochirurgie moderne », découvreur de la maladie de Cushing est très connu, j’ignorais totalement cet aspect de sa vie. Son épouse Katharine fut une mère stricte qui modela ses filles à « sa » perfection.
Il s’agit une biographie très romancée mais basée sur de réels évènements (l’amitié entre Babe Paley et Capote, le bal en noir et blanc à l’hôtel Plazza, le scandale littéraire lors de la parution de la nouvelle « La Côte Basque 1965 »..)
Il est aussi question de relations maternelles, blessures d’enfance…
J’ai retrouvé chez Mélanie Benjamin le glamour de Stéphanie Des Horst. L’écriture est délicate et raffinée, remplie de sagacité.
J’ai aimé découvrir le travail d’écriture de Capote, son angoisse de la page blanche.
Beaucoup, beaucoup d’émotions, des scènes poignantes et bouleversantes.
Bien sûr, ce monde est artificiel, mondain, avec ses commérages, ses trahisons, ses faux-semblants, ce devoir- paraitre… Mais j’ai beaucoup aimé ce livre profondément humain.
Je vous conseille ce livre qui n’est pas que du glamour et de la futilité…
Les cygnes de la cinquième avenue de Melanie Benjamin
423 p – 2017 – Albin Michel































