Une saga avec trois superbes portraits de femmes Guilia Masca et Anita Leone deux amies d’enfance et Adélaïde Franzoni, l’histoire de l’Italie de la fin XIXéme et début XXème siècle.
Un roman en double temporalité intéressant car l’auteure n’a pas délibérément scindé les époques… dans le même chapitre, sans préambule, nous changeons de siècle.

Borgo di Dentro est une très petite ville -fictive -du Piémont proche de la Ligurie où les histoires de Giulia et Anita se mêlent. En toile de fond, la première et la seconde guerre mondiale, la pauvreté, la mort, la montée du fascisme, Mussolini, socialistes/communistes, la lutte des classes, émigration italienne. Il est aussi question d’amour, famille, relations maternelles, de courage, résilience, amitiés.
Février 1901 : Giulia embarque sur Le Werra avec cinq cent cinquante lires en poche, à l’insu de tous, même – surtout- de Pietro, son fiancé.
1946 : Giulia et son fils Michael débarquent dans son village natal. Peut-on oublier d’où l’on vient ?
De vraies références dans ce roman. Beaucoup de passages très émouvants dans cette fresque sociale. J’ai été particulièrement touchée par les pages concernant le massacre de Partigiani à Benedicta qui eut lieu en avril 1944 par l’armée allemande, l’effondrement du barrage de Molare en 1935, dont je ne savais rien et je suis allée étudier. Et bien d’autres, je ne souhaite pas divulgâcher.
J’ai aimé connaître un peu de la vie des Italiens fraichement débarqués à NY. (Les « mangiaspaghetti attaccabrighe, wop « ).
L’auteure a un grand talent de conteuse.
Beaucoup de personnages très attachants, j’ai eu l’impression de les connaitre. J’ai aimé bien sur les trois héroïnes mais aussi Nico, Pietro, Libero, Gabrielle…Et détesté vraiment Alfonso Risso.
En fin de livre l’auteure nous offre les arbres généalogiques des deux familles, ils peuvent être utile pour se repérer dans les générations.
J’adore la couverture très glamour .. Charme du noir et blanc ?
Une petite perle de la littérature italienne.
Je vous recommande ce roman où l’Histoire se mêle à l’histoire.
Bella Ciao de Raffaella Romagnolo
432 p – 2021 – Albin Michel