J’ai beaucoup aimé 𝑬𝒍𝒊𝒛𝒂𝒃𝒆𝒕𝒉 𝑭𝒊𝒏𝒄𝒉, je poursuis la découverte de cet auteur britannique. Le titre original est « The sense of an ending »
Un livre exigeant tant il pose de multiples questions sur la mémoire. Avec en filigrane : Peut-on réparer les erreurs du passé ?

Le livre se découpe en deux temporalités :
J’ai beaucoup aimé la première partie qui rapporte l’amitié de trois garçons Colin, Axel et le narrateur Tony, durant leurs années de lycée, l’arrivée du brillant Adrian qui intégra leur groupe. Des professeurs à la mode Keating.
A l’université, Tony fréquente Véronica Mary Elizabeth Ford. Mais, il ne parvient pas à comprendre cette mystérieuse fille qui pratique le chaud et le froid. Finalement elle lui préférera Adrian, le plus brillant de ses camarades et son meilleur ami. Tony lui avait alors envoyé une lettre pleine de rage et de jugement. Quelques temps après, Adrian se su*cide… Pourquoi ce geste ?
Seconde partie : Tony Webster, a soixante ans. Lui-même se qualifie de « type moyen ». Tout est tiède dans sa vie… Un jour il reçoit une lettre d’une avocate : la mère de son amour de jeunesse Veronica, lui lègue une petite somme d’argent ainsi que le journal intime d’Adrian. Il se retourne alors vers son passé et tente d’assembler ses souvenirs pour comprendre.. Est-il responsable de cette fin tragique ? Tout comme le Serbe de l’attentat de Sarajevo serait responsable de la Première guerre mondiale ?
Il parvient à contacter Veronica.. qui lui répète à l’envi : « Tu ne piges rien, tu n’as jamais rien pigé, tu ne pigeras jamais rien ! ».
Il est question de mémoire, authenticité des souvenirs, de temps qui passe, de « Et si.. », interprétation des mots et des situations, remords, adolescence dans les années 60, la middle class, années lycée, amitiés masculines, égoïsme.
Le style est raffiné, et même si le sujet est sombre, l’humour est très présent.. Humour anglais, of course ! Un roman subtil, mélancolique, sérieux. Un grand plaisir de lecture.
« 𝒞𝑜𝓂𝒷𝒾𝑒𝓃 𝒹𝑒 𝒻𝑜𝒾𝓈 𝓇𝒶𝒸𝑜𝓃𝓉𝑜𝓃𝓈-𝓃𝑜𝓊𝓈 𝓃𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓅𝓇𝑜𝓅𝓇𝑒 𝒽𝒾𝓈𝓉𝑜𝒾𝓇𝑒? 𝒞𝑜𝓂𝒷𝒾𝑒𝓃 𝒹𝑒 𝒻𝑜𝒾𝓈 𝒶𝒿𝓊𝓈𝓉𝑜𝓃𝓈-𝓃𝑜𝓊𝓈, 𝑒𝓂𝒷𝑒𝓁𝓁𝒾𝓈𝓈𝑜𝓃𝓈 -𝓃𝑜𝓊𝓈, 𝒸𝑜𝓊𝓅𝑜𝓃𝓈-𝓃𝑜𝓊𝓈 𝑒𝓃 𝒹𝑜𝓊𝒸𝑒 𝒾𝒸𝒾 𝑜𝓊 𝓁à? ℰ𝓉 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝑜𝓃 𝒶𝓋𝒶𝓃𝒸𝑒 𝑒𝓃 â𝑔𝑒, 𝓅𝓁𝓊𝓈 𝓇𝒶𝓇𝑒𝓈 𝓈𝑜𝓃𝓉 𝒸𝑒𝓊𝓍 𝓆𝓊𝒾 𝓅𝑒𝓊𝓋𝑒𝓃𝓉 𝒸𝑜𝓃𝓉𝑒𝓈𝓉𝑒𝓇 𝓃𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓋𝑒𝓇𝓈𝒾𝑜𝓃, 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝓇𝒶𝓅𝓅𝑒𝓁𝑒𝓇 𝓆𝓊𝑒 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝓋𝒾𝑒 𝓃’𝑒𝓈𝓉 𝓅𝒶𝓈 𝓃𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓋𝒾𝑒, 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝓁’𝒽𝒾𝓈𝓉𝑜𝒾𝓇𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝒶𝓋𝑜𝓃𝓈 𝓇𝒶𝒸𝑜𝓃𝓉é𝑒 𝒶𝓊 𝓈𝓊𝒿𝑒𝓉 𝒹𝑒 𝓃𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓋𝒾𝑒.ℛ𝒶𝒸𝑜𝓃𝓉é𝑒 𝒶𝓊𝓍 𝒶𝓊𝓉𝓇𝑒𝓈, 𝓂𝒶𝒾𝓈 — 𝓈𝓊𝓇𝓉𝑜𝓊𝓉 — à 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝓂ê𝓂𝑒.»
Un bémol : je n’ai pas compris l’héritage de la part de la mère de Veronica alors qu’elle ne l’a vu qu’un WE dans sa vie, il y a 40 ans.
Une fille, qui danse de Julian Barnes
208 p – 2013 – Mercure de France