Est-ce un polar à la sublime couverture ? Pas exactement. Il y a de l’inspecteur Colombo dans ce livre car dès le début le lecteur connait le coupable : Mario, 21 ans, inactif, pour ne pas dire paresseux. L’ossature du roman l’est avec l’enquête sur l’assassinat de Viktorija Zeba jeune fille de dix-sept ans, fille de médecins, retrouvée dans une usine désaffectée de l’agglomération de Split, à l’automne 2022.

Cependant la focale se porte sur les personnages qui connaissent l’assassin. Que vont faire ceux qui savent ? Doit/peut-on sacrifier ceux qu’on aime pour la vérité et la justice ? Faut-il dénoncer ou oublier ? Jusqu’où peut-on aller ?
L’enquête est confiée à un jeune policier, Zvone intègre en charge de son « père-enfant », vétéran de guerre (1991-1995) traumatisé.
Le roman est choral. J’ai beaucoup aimé suivre Ines, sœur de Mario, jeune femme forte et Zvone. La psychologie de ces personnages est très finement révélée. J’ai moins apprécié la mère Katja, geignarde manquant de courage.
J’ai beaucoup apprécié lire le premier chapitre très haletant qui se déroule vingt-cinq ans plus tôt. Et si….
Il est question de loyauté familiale, culpabilité, réseaux sociaux, média, intégrité, traumatisme de guerre, de l’après-Tito.
J’ai regretté que l’auteure ne développe pas la psychologie de Mario. Un peu frustrant.
Je me suis demandé ce qu’apporte le conflit à cause du local commun de l’immeuble de Katja, je me serais également passée de ce curé flanqué de sa bonne-sœur détestable guère charitables et méchants.
Un thriller sociétal. Un roman noir oppressant et addictif… Je l’ai lu en un we.. Certes, il pleuvait. Question inévitable : Qu’aurions-nous faits à leur place ?
Mater Dolorosa de Jurica Pavičić
396 p – 09/2024 – Agullo éditions
J’ai aimé cette question que pose l’auteur : qu’aurions-nous fait à la place de cette mère ?
olala quelle question !!