Un livre qui secoue ! J’ai lu beaucoup de choses sur la seconde guerre mondiale et ce pan de l’histoire, je l’ai relativement ignoré : la médecine nazie dans les camps de concentration.

Mi-août 1944. Paris sera bientôt libéré, cependant les déportations continuent de la gare de l’Est, dont un convoi spécial composé de 37 officiers de renseignement alliés, presque tous membres du SOE ( Special Operations Executive, créé par Churchill ), dont le plus haut-gradé est le commandant britannique Forest Yéo-Thomas qui seront internés au block 17 à Buchenwald. Trois semaines plus tard seize d’entre eux seront exécutés.
Nous sommes block 46, chez les « professionnels du meurtre médicalisé ». Parce que ces médecins avaient une conception absolument terrifiante du soin !
« 𝒪𝓃 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒𝓃𝒸𝑒 𝓅𝒶𝓇 𝓈’𝑜𝒻𝒻𝓊𝓈𝓆𝓊𝑒𝓇, 𝓅𝓊𝒾𝓈 𝑜𝓃 𝒻𝑒𝓇𝓂𝑒 𝓁𝑒𝓈 𝓎𝑒𝓊𝓍, 𝒶𝓅𝓇è𝓈 𝓆𝓊𝑜𝒾 𝑜𝓃 𝓅𝒶𝓇𝓉𝒾𝒸𝒾𝓅𝑒 𝑒𝓉 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝒻𝒾𝓃𝒾𝓇 𝑒𝓃 𝓇𝑒𝒹𝑜𝓊𝒷𝓁𝑒 𝒹𝑒 𝓏è𝓁𝑒 »p 23
Un centre de recherches médicales a été installé afin de découvrir, avec des savants « disponibles », un vaccin contre le typhus qui se transmet par les excréments des poux de corps et déciment troupes et détenus.
J’ai été harponnée par l’histoire de cette mission de sauvetage absolument incroyable dont je n’avais jamais entendu parler et par la mystification avec ce faux-vrai vaccin, complétement pétrifiée par l’organisation de ce camp avec les triangles rouge, vert et jaune, rose, marron, les médecins SS et les kapos corrompus, par ce qu’ont vécu tous ces déportés. Pas de pathos, que du factuel.
J’ai aimé dans la terrible partie IX, suivre ces héros après leur libération.
Un roman historique très documenté qui m’obligea maintes fois à effectuer des recherches car tous les protagonistes sont de vrais personnages, les héros comme les horribles. L’auteur a travaillé avec les archives même lacunaires dont il dit : « ℐ𝓁 𝓎 𝒶 𝒹𝑒𝓈 𝓉𝓇𝑜𝓊𝓈 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝒽𝒾𝓈𝓉𝑜𝒾𝓇𝑒 𝑒𝓉 𝑜𝓃 𝓃𝑒 𝓁𝑒𝓈 𝒸𝑜𝓂𝒷𝓁𝑒𝓇𝒶 𝓅𝒶𝓈. »
J’ai fait connaissance avec le capitaine britannique Harry Peulevé, chef d’un réseau résistant en Corrèze, Alfred Balachowski professeur à Grignon et chef du réseau Prosper, la princesse Noor Inayat Kahn, la première opératrice radio en zone occupée, retrouvé Stéphane Hessel. Beaucoup de héros admirables… Nous leur devons tellement.
Un terrible témoignage émouvant dont même si on connait la fin, nous glace le sang et que je verrai bien porté au cinéma. Surtout ne pas oublier car l’homme est aussi capable du pire.
Lisez-le.
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320 p – 2024 – Grasset