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Carl Fabergé et les Romanov : une histoire d’œufs

Carl Fabergé et les Romanov : une histoire d’œufs

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Qui dit Fabergé, nous fait immédiatement évoquer les Oeufs des Romanov !  Ces bijoux en forme des œufs de Pâques, en métaux et de pierres précieuses, plus beaux l’un que l’autre. A telle enseigne que « œuf de Fabergé » est  un synonyme de luxe. Je vous dévoile ceux offerts par le tsar Nicolas II à sa mère Maria. Celui que je préfère est «  Œuf  de l’hiver » tandis l’«  Œuf  en Bouleau» et l’ «  Oeuf de la Croix-Rouge » m’émeuvent énormément. Et vous ?

Carl Fabergé partage un pan de l’histoire des Romanov

A la mort de son père le 1er novembre 1894, Nicolas II devenu le Tsar de Russie perpétua la tradition : la firme Fabergé fut en charge de préparer deux œufs pour la famille impériale : un pour sa mère, impératrice douairière, et le second  pour Alexandra Feodorovna, la tsarine en titre. La guerre russo-japonaise interrompit momentanément la tradition, en 1904-1905. 

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Maria Feodorovna et son fils Nicolas (Nicky)

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 Les Œufs de Fabergé offerts par le tsar Nicolas II à sa mère

1895 « Œuf à la pendulette aux serpents », en porcelaine de Sèvres. Autour de l’œuf, un serpent est enroulé, le sommet de l’oeuf pivote et sa langue indique l’heure. Entré dans la collection princière de Monaco en 1974, comme un cadeau au Prince Rainier III en l’honneur de son jubilé d’argent – le 25e anniversaire de son accession au trône des Grimaldi.

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«Œuf à la pendulette aux serpents »

1896 « Œuf aux douze monogrammes », en or recouvert d’un émail bleu-ciel et de diamants. Les rangées de diamants divisent cet œuf en 12 compartiments, dont chacun est orné des initiales soit d’Alexandre AIII dans la moitié basse de l’œuf, soit de son épouse Marie Fedorovna MF dans le haut de l’œuf, en diamants taillés. Chaque monogramme apparaît donc six fois. La surprise, aujourd’hui perdue, était un double en velours avec six portraits d’Alexandre III. 

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« Œuf aux douze monogrammes »

1897 « Œuf aux miniatures », † Coeur-surprise probablement en or et émail mauve, perles, portant des initiales en diamants. Il s’ouvrait avec trois miniatures d’Alexandra, Olga et de Nicolas II qui, elles, sont conservées dans la Collection  Vekselberg à Saint-Pétersbourg. 

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« Œuf aux miniatures »

1898 « Œuf au pélican », surmonté par un pélican en émail avec ses petits dans un nid. Il symbolise l’amour maternel. Il commémore le centenaire de huit institutions de bienfaisance patronnée par la famille impériale. Il porte cette inscription : «  Visit your vineyard, Ô Lord and we shall dwell in thee ».  La surprise est un paravent de huit miniatures en ivoire, bordées de perles, représentant les huit institutions.

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« Œuf au pélican »
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photo: Katherine Wetzel © Virginia Museum of Fine Arts

1899 «  Œuf aux pensées » en jade (néphrite), vermeil, diamants et émail blanc, rouge, vert et violet. Il repose sur un ensemble de feuilles d’or torsadées d’où  émanent cinq pensées et cinq bourgeons en émail. La surprise est un cœur et son trépied, garni de diamants surmontés par la couronne impériale  avec onze médailles ornées d’un monogramme. En appuyant sur un bouton, chaque médaillon s’ouvre et les portraits de chacun des membres de la famille impériale deviennent visibles. 

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« Œuf aux pensées »

1900 «  Œuf   au coucou » de style baroque, façonné comme une horloge de table, est un des six œufs impériaux automatisés créé par Fabergé. Il mesure environ vingt centimètres. Pressons le bouton du sommet et un coq apparaît sur une plateforme en or, coquerique, s’ébroue, picore. Puis, il rentre dans l’œuf, la grille se refermant sur lui.

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1901 « Oeuf du palais de Gatchina »  réalisé en or « quatre- couleurs », émail opalescent blanc et rouge, vert, jaune, quelques diamants, des perles, je le trouve superbe. A la fois naïf et riche. Il est divisé en 12 panneaux. A l’ouverture, l’œuf révèle une réplique miniature du Palais de Gatchina, la résidence principale de l’impératrice douairière à Saint-Péterbourg et le préféré d’Alexandre III. Un travail d’orfèvrerie si méticuleux  que les canons, un drapeau, une statue du tsar Paul 1er (1754-1801) et les éléments du paysage, y compris les parterres et les arbres sont visibles. Il semble que Maria détestait ce palais ce qu’elle a bien caché.

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1902 «  Œuf  en jade » † Aucunes photographies ne nous sont parvenues. 

1903  «  Œuf commémoratif d’Alexandre III» † Surmonté d’un éléphant blanc, symbole du pouvoir absolu au Danemark, soutenu par trois lions, l’oeuf et son support de table fut un des plus grands que Fabergé fabriqua (9 pouces) il était en émail blanc, bleu et probablement en ivoire. La surprise était un médaillon sur pieds avec le portrait de Christian IX et de la reine Louise au verso.  Le tsar Nicolas II écrivit à sa mère l’impératrice douairière Maria Feodorovna à Copenhague au Danemark pour le quarantième anniversaire de l’accession au trône de son père : «  Je vous envoie un cadeau de Pâques FABERGE. J’espère qu’il arrivera en toute sécurité, il s’ouvre simplement par le haut ». Il est perdu mais supposer que  Maria  l’ait laissé au Danemark, permet toutes les supputations.

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« Œuf commémoratif d’Alexandre III»

1906 «  Œuf au cygne»En Russie, le cygne est considéré comme un symbole de la vie familiale et la permanence du lien du mariage. Le tsar Nicolas II a présenté cet œuf à sa mère, pour les fêtes de Pâques de l’année de son 40ème anniversaire de mariage. Il est un de mes préférés. L’œuf en or est recouvert d’émail mauve avec un treillis de diamants. A son sommet, un diamant, et probablement un autre à la base avec un monogramme (mais celui-ci a disparu). La surprise – très kitsch – est un  » cygne mécanique sur un lac bleu-vert » – estimé à 100 000 $ -cygne soulevé par un anse en nénuphar sur un lac en aigue-marine. Sous son aile, un dispositif permet de l’activer : il déploie ses ailes, agite ses pattes, tend son gracieux cou. Il est propriété de la famille Sandoz depuis 1958 (1) .. J’y penserai lorsque je prendrai un paracétamol..

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« Œuf au cygne»

1907 «  Œuf love trophy » de style Louis XV, il repose sur un berceau d’or soutenu par quatre colonnes représentant des trophées de l’amour avec un ensemble de flèches de Cupidon serties de diamants. La surprise est disparue était probablement une miniature des enfants de Nicolas.

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« Œuf love trophy »

1908 «  Œuf au paon » aussi propriété de Sandoz depuis 1949, il ne fut que cinq fois exposé (En 1992 pour la dernière fois). En cristal de roche, de style rococo, le monogramme de Maria Feodorovna gravé sur une face de l’oeuf, la date 1908 sur l’autre, avec un magnifique paon miniature multicolore en pierres précieuses posé sur un arbre.

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« Œuf au paon »

1909 «  Œuf commémoratif » † , en platine entièrement recouvert d’émail blanc avec des lignes d’or. La surprise est le buste d’Alexandre III en lapis-lazuli et diamant. Il n’est connu que par une photographie en noir et blanc de Fabergé.

1910 «  Œuf d’Alexandre III équestre, considéré comme le plus beau par beaucoup. En cristal de roche, soutenu par des chérubins, recouvert d’une sorte de dentelle en platine parsemée de roses, avec sur les côtés, deux aigles impériaux à couronne de diamants et en son sommet un diamant.  La miniature est en lapis lazuli, réplique du monument d’Alexandre III.  Cet œuf ne fut jamais vendu, est resté propriété de la Russie depuis 1927, il est exposé au Moscow  Kremlin Armory Museum.

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Œuf d’Alexandre III équestre

1911 «  Œuf  à l’oranger »,  magnifique arbre topiaire dans son bac, posé sur un socle entouré de quatre colonnes basses,  ses fruits, fleurs, feuilles sont en diamant, améthyste, rubis pâle et citrine. Un petit levier révèle la surprise : un Rossignol mécanique, couvert de plumes véritables. En appuyant sur une orange en diamant, une partie du feuillage au sommet de l’arbre se soulève et un rossignol émerge en chantant tout en secouant sa tête, ses ailes et son bec. À la fin de la mélodie, l’oiseau disparaît automatiquement.  Passé par cinq propriétaires, il est revenu dans le giron russe grâce à la fondation Vekelberg depuis 2004.

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« Œuf à l’oranger »

1912 «  Œuf  napoléonien »  commémore la victoire de la Russie sur Napoléon (bataille de Borodino en 1812). Il célèbre les gloires passées  en rappelant le patriotisme russe à un moment où la dynastie des Romanov subissait, encore une fois les incertitudes de la guerre.

1913 «  Œuf  de l’hiver » est vraiment superbe. En cristal de roche de Sibérie très finement ciselé, semblant posé sur un bloc de glace. La surprise est un panier en platine rempli d’anémones des bois et suspendu à un crochet aussi en platine. Chaque fleur, au réalisme parfait est sculptée dans une seule pièce de quartz blanc avec une tige de fil d’or pour les étamines, le pistil étant un grenat. Certaines fleurs sont à peine ouvertes, d’autres en bourgeon, les feuilles sont délicatement sculptées en jade émergeant d’un lit de mousse d’or. A la base du panier « Fabergé 1913 » gravé en lettres romaines . Ces fleurs  de printemps sont en Russie, symbole de bonheur et d’espoir après l’hiver long et rigoureux. Collection privée du  Quatar, acquis pour 9,2 millions de dollars en 2002.

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« Œuf de l’hiver »

1914 «  Œuf  en grisaille ou Catherine II» Une magnifique pièce en or, diamants, perles, argent, platine et verre. En émail rose avec miniature scènes allégoriques des arts et des sciences d’après l’artiste français François Boucher peint par le peintre Vasilii Zuev. Voici ce qu’ écrivit l’Impératrice douairière Maria Feodorovna à sa sœur Alexandra Reine d’Angleterre, à propos de la surprise, incroyablement belle, découverte à l’intérieur de l’œuf : « Monsieur Fabergé, lui-même, m’a offert un des plus beaux œufs qui soient. À l’intérieur d’une chaise de Sedan portée par deux africains, est transportée Catherine la grande. Elle a une petite couronne sur la tête. Pouvez-vous imaginer ? .. Je lui ai dit : vous êtes un génie incomparable»  Surprise hélas perdue. Fait partie de la collection d’Hillwood Museum, États-Unis depuis le don de la famille Merriweather: en 1931 Eleanor Bazin l’avait acheté pour sa mère Marjorie Merriweather.

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« Œuf en grisaille ou Catherine II»

1915 «   Oeuf de la Croix-Rouge »  : La surprise était un paravent articulés des cinq  portraits des femmes de la famille ROMANOV revêtues de l’habit des sœurs de la Miséricorde(Grande-Duchesse Olga Alexandrovna, sœur du Tsar Nicolas II, la Grande-Duchesse Olga, fille aînée, la Tsarine Alexandra Feodorovna, la Grande-Duchesse Tatiana  et la Grande-Duchesse Marie Pavlovna, cousine germaine du Tsar). Gravés au dos des portraits  « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Sensible à la souffrance de son peuple lors de la guerre de 1914, Alexandra et ses filles avaient fait une formation d’infirmière et transformé des palais en hôpital temporaire.

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« Oeuf de la Croix-Rouge »

1916 «  Œuf  à la croix de Saint-Georges». Gravé d’une treille de feuilles, et drapé avec le ruban de l’ordre impérial émaillé noir et orange d’un côté et de l’autre, la croix de saint Georges avec au centre un profil de Nicolas II et cette phrase en cyrillique : » Sa majesté Nicolas II autocrate de toutes les Russies « .  Les insignes des Croix de Saint Georges se soulèvent pour révéler les miniatures peintes du Tsar Nicolas II et du Tsarévitch  Alexis. Le monogramme de l’Impératrice douairière Maria Féodorovna, couronné d’argent le surmonte . Cet œuf fut le dernier que reçut Maria ; elle l’emmena avec elle en mai 1916 à Kiev. Sa fille aînée Xénia en hérita, il fut mis en vente en 1960 à sa mort par son fils Vassili, chez Sothebys à Londres. Depuis 2004, il a rejoint la fondation Vekselberg.

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« Œuf à la croix de Saint-Georges»

1917 «  Œuf  en Bouleau» ne fut jamais présenté à Marie Fedorovna.. et pour une si horrible cause. Il est fait d’or et bouleau de Carélie, une espèce de bouleau qui ne croit que dans cette région entre St Pétersbourg e tla Finlande. Les surprises furent perdues, sans doute volées par des soldats lors de la révolution d’octobre :  un éléphant mécanique décoré de huit gros diamants et soixante-et-un plus petit et une clé sertie de diamants gravée MF. Pourquoi un éléphant ? Probablement l’éléphant de l’Ordre danois de l’éléphant (1), le Danemark étant le pays où naquit Maria Feodorovna.

Nicolas II abdiqua le 15 mars 1917 : la facture de Fabergé date du 25 avril 1917,  simplement rédigée pour M. Romanov Nicolas Alexandrovitch. Cet œuf est si beau, si chargé d’émotions. Il resta à l’abri des regards, dans une collection privée à Londres jusqu’en novembre 2002 où il intégra le Russian National Muséum … toujours à l’abri des regards. 

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« Œuf en Bouleau»

Sources : MIEKS FABERGE EGGS (1) Aujourd’hui, Fondation Maurice et Edouard Sandoz à Lausanne.(1) L’ordre de l’Éléphant est un ordre danois institué par Knut IV de Danemark pour perpétuer le souvenir de la bravoure d’un croisé danois qui, dans une bataille contre les Sarrasins, avait tué un éléphant (1189).

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Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

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