Un roman dont l’incipit est « 𝒫𝑜𝓊𝓇 𝓋𝑜𝓊𝓈 𝓇𝒶𝒸𝑜𝓃𝓉𝑒𝓇 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝒾 𝓂’𝑒𝓈𝓉 𝒶𝓇𝓇𝒾𝓋é 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 𝒶𝓃𝓃é𝑒, 𝒾𝓁 𝓂𝑒 𝒻𝒶𝓊𝒹𝓇𝒶 𝓊𝓉𝒾𝓁𝒾𝓈𝑒𝓇 𝓈𝑜𝓊𝓋𝑒𝓃𝓉 𝓁𝑒 𝓅𝒶𝓈𝓈é 𝓈𝒾𝓂𝓅𝓁𝑒 » ne peut être gage que de bonheur de lecture, non ? Et ce titre !
L’auteure sarde a écrit une petite dizaine de romans. Admiratrice de Grazia Deledda, Prix Nobel de littérature en 1926, la première femme italienne à recevoir la prestigieuse récompense dont le dernier livre 𝑪𝒐𝒔𝒊𝒎𝒂 est ouvertement son autobiographie. Et l’héroïne de 𝑳𝒆 𝒗𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒆𝒕 𝒍𝒂 𝒏𝒖𝒊𝒕 𝒂𝒖𝒔𝒔𝒊 se nomme Cosima…
Cosima est une douce rêveuse, la Littérature est au cœur de sa vie, elle « littérature » sa vie pour l’embellir.
« 𝒥’𝒶𝒾 𝒹é𝒸𝑜𝓊𝓋𝑒𝓇𝓉 𝓆𝓊𝑒 𝓁’é𝒸𝓇𝒾𝓉𝓊𝓇𝑒 𝓇𝒶𝒸𝒽𝑒𝓉𝒶𝒾𝓉 𝓁𝑒 𝓇é𝑒𝓁 »
J’ai beaucoup aimé les références littéraires et l’idée de « littératurer » sa vie, à la
Tchekhov, Tolstoï, Brontë, Shakespeare, Leopardi, Calvino, Deledda…
Il est aussi question de complexité des liens familiaux, de secrets, de pardon, condition féminine
Un très beau roman d’apprentissage, atemporel ( je n’ai pas noté l’époque ), sur six saisons, l’éveil des sentiments, trois générations de femmes courageuses.
J’ai beaucoup aimé la professeure de littérature, sorte de professeur Keating, qui délivre des lectures comme des médicaments. Cosima est attachante, tout comme son ami de classe surnommé « el señorito bandazo » (par référence à Fidel Castro)
Un livre rempli de poésie, d’authenticité, la nature sauvage et la Sardaigne sont omniprésentes. J’ai trouvé l’écriture primesautière Ouii c’est l’adjectif qui s’est imposé à moi dès le début.. Moins pour la fin.
Sans être un coup de cœur, j’ai beaucoup aimé ce roman optimiste où la littérature est si présente, qui mérite vraiment d’être lu.
Le vent passe et la nuit aussi de Milena Agus
176 p – 2025 – Editions Liana Levi
