𝑳𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅’𝒂𝒑𝒓è𝒔 est sorti en janvier 2025, vingt après « Dans la forêt ». N’ayant pas lu le premier opus, je me rattrape.
Un premier roman écrit en 1996, fit connaitre son auteure dans le monde entier ! Un récit post apocalyptique écrit à la première personne, sous forme de journal, écrit par Nell. Une chronique familiale et écologique à la Thoreau, en pire car plus d’électricité, plus d’essence, plus d’eau, plus de magasins pour s’approvisionner, plus de voisins, plus de médecins, ni d’hôpitaux…
Le début est désarçonnant. Au fil de la lecture, le lecteur comprend que ces deux adolescentes Nell et Eva sont livrées à elle-même, leur maman étant décédée d’un cancer, et le papa accidentellement. Presque seules au monde. Elles ont différé leur rêve : Harvard pour l’une, danseuse étoile pour l’autre… Heureusement, oserais-je dire, leurs parents les avaient déjà entrainées à ignorer la surconsommation et à l’autarcie.
Il est aussi question de deuil, résilience, sororité (juste un bémol pour la scène saphique … ), adolescence, solitude.
J’ai été captivée par l’écriture très poétique, fine, précise, ce huis-clos mystérieux et angoissant, la peur du lendemain, l’espoir d’une issue heureuse.
J’ai admiré leur adaptation, leur courage, leur recherche à faire ami-ami avec cette nature parfois hostile. On ne saura pas si le chaos est la suite d’un cataclysme, une épidémie, une guerre ou un effondrement de la société. Les personnages centraux restent la nature et la forêt. J’ai eu parfois l’impression d’un guide de survie. J’ai aussi songé à 𝒍𝒂 𝒔𝒐𝒃𝒓𝒊é𝒕é 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆 chère à Rabhi, un petit air de New age, ainsi qu’un peu de fantasmagorie.
Un coup de cœur pour ce livre poignant qui fait réfléchir.
Dans la forêt de Jean Hegland
304 p – 2017 – Editions Gallmeister
