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Emile Guimet et son Musée

Emile Guimet et son Musée

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Je voue une admiration sans borne à Emile Guimet. Le musée éponyme, haut lieu de la connaissance des civilisations asiatiques, est un de mes préférés. J’aime m’y glisser lors d’une escapade parisienne, parfois seulement une heure, en immersion ressourçante. Il abrite en autres chefs d’œuvre, les trésors Khmers de la mission Aymonier.

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Devenu Musée National des Arts Asiatiques, il est le fruit du cheminement d’Emile Guimet, un érudit au parcours passionnant et admirable. L’esprit «religieux» qu’il avait souhaité inspirer, le «laboratoire d’idées» ou l’ «usine de science philosophique » qu’il avait rêvés, ont un peu versé vers un Musée des Beaux-Arts. Il ne voulait pas que son musée soit une simple section des arts asiatiques : Assurément, il n’est pas ! Il contribue grandement, à la connaissance des philosophies, des traditions culturelles et religieuses de l’Asie.

Emile Guimet, grand voyageur et fondateur d’un prestigieux musée

« Les musées sont des œuvres d’enseignement. Les musées d’art qui ne sont pas scientifiques ne sont pas des musées. Ce sont des magasins que le public peut visiter. On ne peut faire une galerie égyptienne rien qu’avec des statues. Il y faut des textes et les mobiliers funéraires. […] Le document complète, explique, éclaire, anime l’esthétique. […] Le musée Guimet est un musée philosophique démontré par les plus beaux spécimens de l’art religieux de l’Orient et de l’Antiquité. Il est forcément artistique. » écrivait-il au Ministère de l’instruction  publique en 1913, résumant rageusement sa conception (1)

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Guimet et Regamey entourés de leurs interprètes ©  : expédition au Japon en 1876

Jean Baptiste, son père, inventeur du bleu outremer – bleu Guimet-industriel,  le fit naître avec une cuillère en or dans la bouche et Rosalie Bidauld, sa mère, peintre, lui transmis l’âme artistique. Dans ses jeunes années, Émile pratique la céramique, la peinture, la sculpture, le chant.

Héritier d’une industrie florissante à 24 ans, il avait d’autres préoccupations que l’activité économique même s’il assumât cette fonction avec brio (2). Il voulait être, en plus, un patron social qui se souciait du bien-être de ses ouvriers et il ne répugnait pas à partager certaines activités avec eux comme la pratique de la musique.

Quand, en 1865, Émile Guimet part visiter l’Égypte, il ne se doute pas que ce voyage va bouleverser sa vie. Fasciné par l’archéologie, la philosophie et l’histoire des religions orientales, cette passion va l’entraîner jusqu’en Extrême-Orient. (3)

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Guimet et Regamey au Japon

Des voyages en Égypte, en Grèce, puis un tour du monde en 1876, avec des étapes au Japon, en Chine et en Inde lui permirent de réunir d’importantes collections qu’il présenta à Lyon.

Il y fit construire un « musée religieux » boulevard des Belges, inauguré par Jules Ferry en 1879. Dans le même temps, il créa une revue scientifique indépendante qui paraît encore aujourd’hui, la Revue de l’histoire des religions.

Le manque d’enthousiasme des Lyonnais et l’idée de se rapprocher des sociétés savantes, le décida à délocaliser son Musée à Paris, en 1884 (4)(5) Émile Guimet remettra à la ville de Lyon des objets qui font double emploi à Paris. Dès 1912, près de trois mille objets du musée parisien sont mis en dépôt de longue durée à Lyon. En 1913, Édouard Herriot, alors maire de Lyon, inaugurera ce nouveau musée Guimet à Lyon.(3)

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Il fut aussi compositeur : Il mit en musique, entres autres chansons, des poèmes de Victor Hugo, d’Alfred de Musset, il composa Croquis espagnols pour piano (1863), un oratorio Le feu du ciel sur un texte de V. Hugo, un ballet L’Œuf blanc et l’œuf rouge, un opéra en cinq actes Taï-tsoung, empereur chinois du VIIème siècle, créé à Marseille en 1894.(6)

Des balades japonaises avec Emile Guimet

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Je vous invite à de belles balades et à de douces rêveries orientales en vous plongeant dans Promenades japonaises : Ce petit trésor relate son voyage au Japon et recèle des aquarelles et des dessins d’après nature de Félix Regamey avec qui il fit le périple et qui ont été présentés à l’Exposition Universelle de 1878 et publiés la même année dans ce récit. La mission Guimet en 1876, était d’étudier le bouddhisme et le shintoïsme. Ils furent séduits par tous les aspects de la vie au Japon. Ils rendent visite à Kyosai Watanabe en 1876. Regamey connaissait bien les estampes d’Hokusai et d’Hiroshige, a rapporté du Japon ou exécuté après son voyage plusieurs dizaines de dessins, de tableaux, d’estampes, d’affiches.(7)

Sources et en savoir plus:  site du Musée  (1) MACOUIN Francis conservateur de la bibliothèque du musée Guimet Emile Guimet (2) Emile Guimet transforma l’héritage de son père en société anonyme Péchiney Émile Guimet (1836-1917) : un novateur et un visionnaire (3) lien vers une vidéo « voyage en Egypte » les 1000 vies de Emile Guimet (4) MBA de Lyon  » Un jour, j’acheterai une momie » Le musée Guimet de Lyon a été fermé en juillet 2007, ses collections sont en cours de transfert au futur « musée des Confluences », malgré la contestation des ayants droit. (7) Pour en savoir plus sur Regamey, Guimet et le Japonisme

Photographies : Musée Guimet à Paris-  – Rencontre entre Emile Guimet et un moine boudhiste. Félix Elie REGAMEY.- Salle khmère 1983. Archives Photographiques du Musée Guimet

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Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

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