close
Les heures silencieuses de Gaëlle Josse

Les heures silencieuses de Gaëlle Josse

Enfin, il émerge de ma malle-à-lire ! Les romans de Gaëlle Josse m’atteignent toujours en plein cœur. Cependant, je n’avais jamais lu son premier roman… et vous le savez j’aime les premiers romans. Donc un combo gagnant !

Gaëlle Josse s’inspire de l’intrigante toile « ℐ𝓃𝓉é𝓇𝒾𝑒𝓊𝓇 𝒶𝓋𝑒𝒸 𝓊𝓃𝑒 𝒻𝑒𝓂𝓂𝑒 𝒿𝑜𝓊𝒶𝓃𝓉 𝒹𝑒 𝓁’é𝓅𝒾𝓃𝑒𝓉𝓉𝑒 » (1667). Intrigante car le personnage est présenté de dos.
Elle nous offre le journal intime de la femme sur le tableau, jouant de son épinette, indifférente à sa domestique qui balaie. Il commence le 12 novembre 1667 et se termine le 16 décembre. Delft, 1667. Magdalena Van Bayeren a 36 ans. Pourquoi a-t-elle choisi de se faire peindre de dos ? A-t-elle quelque secret à cacher ? Et qui est l’homme à gauche, dissimulé derrière l’étoffe d’un lit à baldaquin ? 


Elle a épousé le capitaine de bateau Pieter Van Bayeren. Celui-ci deviendra administrateur de la compagnie néerlandaises des Indes orientales à la suite du père de Magdalena. Le lecteur découvre l’histoire de cette femme qui aurait pu succéder à son père si la place des femmes ne se résumait pas à diriger sa maison et être mère. Elle raconte ses souvenirs, ses amours, ses émois, ses chagrins, ses enfants. 
Il est aussi question de négoce, de marine, vie quotidienne au XVII éme, maternité, deuil, place de la femme, musique, esclavage.

Parlons du peintre et du tableau ? Emanuel de Witte est un peintre de l’âge d’or hollandais, spécialisé dans les intérieurs d’église et d’intérieurs domestiques. Ce tableau a un jumeau : « ℐ𝓃𝓉é𝓇𝒾𝑒𝓊𝓇 𝒶𝓋𝑒𝒸 𝓊𝓃𝑒 𝒻𝑒𝓂𝓂𝑒 𝒿𝑜𝓊𝒶𝓃𝓉 𝒹𝑒 𝓁’é𝓅𝒾𝓃𝑒𝓉𝓉𝑒 » ( vers 1665) exposé au musée des beaux-arts à Montréal et 𝗜𝗻𝘁é𝗿𝗶𝗲𝘂𝗿 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲 𝗷𝗼𝘂𝗮𝗻𝘁 𝗱𝘂 𝘃𝗶𝗿𝗴𝗶𝗻𝗮𝗹 (vers 1660-1667) au musée Boijmans Van Beuningen. Quelques différences : l’homme alité n’a pas la même posture, les traits de lumière différent également. Et le titre ? L’épinette est à clavier et à cordes pincées, et aux Pays-Bas, à cette époque, il était nommé virginal.

Un livre historique lu en quelques heures, (une centaine de pages) qui est une perle. Cette interprétation du tableau d’Emanuel de Witte m’a réjouie. J’ai aimé que l’auteure donne un nom, une vie à cette femme dont on ne voit que le dos et la nuque.
Ce livre est d’une finesse et d’une sensibilité inouïe. Portrait d’une femme forte, moderne, intelligente et résiliente. Un écrit d’une extrême délicatesse, d’une grande douceur et poétique. C’est très beau… et c’est trop court

Une plume exquise, délicate, pudique. Un coup de cœur.
Êtes-vous  team gaelle Josse ?

Les heures silencieuses de Gaëlle Josse

134 p – 2011 – Editions autrement

Spread the love
     
   
     
   
PLK

PLK

Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

Leave a Response

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.